mardi 9 avril 2013

Des Meurtrissures...


Églantine brosse la neige dans ses cheveux
Comme la lune se brise avec avidité
sur le parchemin de son visage froissé
elle se souvient des chants de sa mère
des ballades sur un marin un peu robuste
basculant les filles imprudentes derrière les cages à homards
et laissant sur son passage des enfants voués à l'oublie...
 

Et tout comme sa maman, dissipée dans les nuages follets
Églantine en a versé des perles sur le sol ingrat
la vie lui en a foutu des claques et des cicatrices
à grands coups de fouet dans les entrailles du cœur 

Elle en a porté des robes taillées dans le mensonge
des chapeaux sertis de cruauté et de trahisons
mit à son cou des colliers de faux pardon
tandis que des mains aux doigts de rouille
lui volait sa dignité et rougissait son église 

Jamais elle n'a craché, jamais elle n'a crié
jamais elle n'a rendu les coups
car elle sait que ce qui ne tue pas rends plus fort
mais elle sait aussi que ce qui rends plus fort peut tuer plusieurs fois... 

Églantine sait qu'un jour, son ciel se crèvera
la goutte de trop dans le proverbial vase...
Alors, elle decide de prendre les devants
elle s'assoit à la fenêtre, ferme les yeux et appuis sur la gâchette...

BANG!
Tout est fini... adieu, fragile Églantine...

 

 

 

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