Dans la pesante tiédeur
du givre matinal,
Des anges écorchés
dorment sur le plancher de danse
Leurs ailes pleines de
foutre, l’auréole suintant de sang et de sueur
Dans le coma du houblon,
les faunes s’électrisent
Hier soir, trop de
jeunes filles pleuraient dans les abribus
Et moi, suave sourire
sur mes lèvres mauve, ça m’attendrissait
J’étais comme une putain
au cœur serti de diamants fissurés
J’hurlais des maux
d’amour, que personne n’entendait
Dans mon jeans trop
moulant, avec le sexe comme une grosse grimace
mon « boner »
faisant un superbe doigt d’honneur aux allumés d’Aphrodite
Ma vertu en prenait pour
son rhume dans une valse sado-maso
J’avais le vice qui
transpirait sur la langue, comme Alice
au bordel des merveilles
Le regard terriblement
échancré, je défonçais des bouches-cathédrales
Mais j’avais le cœur au
bord des larmes, un homme-enfant noyé dans le miel
Je suis devenu biche aux
ébats brulants pour une orgie céleste
On m’a corrompu le
cierge, et mes prières ont pris l’eau
Les tambours explosaient
des hymnes un peu froissé
Mais goûtant bon la
rouille et les promesses maudites
L’aube démasqua les
princes non-charmants
Toute bonne débauche
ayant fatalement une fin
Ce soir encore, beaucoup
de jeunes filles pleureront dans les abribus
Et vainement, je serai
résigné à faire comme elles
Mais ce ne sera pas
attendrissant du tout
Ce sera simplement une
autre symphonie pathétique
Que personne n’entendra,
que personne n’applaudira
Soyez gentils… lancez-moi des bisous de neige
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